Dúo Corteza Modo
Ce couple de dessins est réalisé non seulement à partir de ce qui suggère chaque écorce, mais aussi de son adaptation au format allongé d'une bande de papier. Ces bandelettes sont des chutes de papier d'impression industrielle qui ont été elles aussi trouvées par hasard, dans une poubelle à Paris.
Même si chaque bandelette a été conçue de façon individuelle, elles font partie d'une composition qui ne saurait pas se lire si les bandelettes se posent en désordre. Ainsi dans CORTEZAS modo Drakon (Écorces en mode Dragon) les écorces de pin deviennent des masques avec des aires de dragon composant une grande robe, tandis que dans CORTEZA modo Ornis (Écorces en mode Ornis) les écorces se montrent en oiseaux. Chaque « mode » est une preuve de la qualité de mutation d'une écorce.
Serie Cfr. A. Soulié
1916 a été l'année de la première opération de chirurgie esthétique à l'Hôpital militaire d'Aldershot au Royaume Uni. En parallèle cette année-là, la revue de l'art et de la Mode publie des dessins d'un(e) certain(e) A. Soulié, dont les chapeaux étaient particulièrement extravagants.
Cette série associe les deux événements avec l’abréviation Cfr., qui veut dire « rapportez-vous à... », et c'est une invitation à chercher les références visuelles et non textuelles de la série, dans le contexte du siècle dernier.
Après la guerre de 1914, les mutilations faciales en France étaient tellement importantes, qu'une section spéciale s'est créée pour proposer des chirurgies faciales à ces soldats, connus alors comme les ''gueules cassés''. Dans cette série se transposent aux visages féminins qui portent des chapeaux, leurs nez réparés avec des écorces d'arbres. Dans chaque dessin c'est l'écorce qui a dicté la forme du visage.
La série Cfr. A. Soulié 1916, a été réalisé en 2016. C'est un registre imaginée des cas de gueules cassées réparées avec des écorces-prothèses. Revisiter un petit bout d'Europe, il y a 100 ans, à partir des faits marginalisés, voire banalisés de l'histoire.
Tableau de chasse,
Peut-on imaginer un tableau de chasse où les trophées accrochés soient des têtes d'hommes au lieu d'animaux ? Se pourrait-il que ça soit une revanche visuelle de tous ces animaux qui pendent
aux murs d'une maison, d'un musée ?...
Dans ce tableau le souci de «registre» dont un sens large entre mémoire et catégorie s’impose: La voici cette galerie des têtes d'hommes avec ses prothèses et ses coiffures inspirées dans les Top
Ten de coiffures masculines de 2016.
En continuité avec la série Cfr. A . Soulié 1916 , le Tableau de chasse rend au genre masculin les prothèses écorces. Toutes les têtes sont au pied du seul trophée traditionnel de
chasse de la composition, une biche au regard fixée. Celle-ci est érigée entre deux spécimens d'oiseaux-momifiés enveloppés en dentelles, qui marquent la grande nouveauté de ce dessin :
l'application des objets collés.
Toujours en lien avec les bestiaires, le fond bleu est encore présent et le sujet de trophées de chasses et de galeries de curiosités marque aussi la continuité avec la chambre de merveilles,
thématique abordée régulièrement depuis 2012.